On dirait le Sud - Sept 2011 (2/7)
Au programme aujourd’hui, plein de cols mythiques : le télégraphe, le Galibier, le Lautaret… Autant de nouveautés pour moi.
Après une nuit réparatrice chez Ben et Pascal (et après avoir cherché mes clefs pendant 1/2h…), je lève le camps à 9h00. Merci beaucoup les copains, c’est toujours super agréable de vous revoir !

La météo n’est pas géniale : il a plu une bonne partie de la nuit et les routes sont bien glissantes, je négocie les virages très prudemment…

Il recommence à pleuvoir légèrement mais c’est supportable sans combi. Je longe le lac d’Annecy : c’est un des lacs les plus propres du monde. Un collecteur situé sous la route suivant le bord, récupère les eaux usées de toutes les communes, villages et hameaux du bassin versant pour les envoyer et les traiter dans une station d’épuration située dans la banlieue d’Annecy.
Sous le soleil, ça a l’air d’être super chouette !J’attaque le col de l’Eschaux pour rebasculer vers Aix les Bains. Mais le ciel est tellement bouché que l’horizon se limite à quelques centaines de mètres (souvent moins)… Dommage, ces reliefs de moyennes montagnes auraient pu se révéler un vrai régal…
En bas du col je me retrouve dans les vignobles de Savoie. La culture de la vigne ici ne date pas d’hier : on a retrouvé ici, lors de fouilles archéologiques, des pépins de raisins fossilisés datant du Néolithique ! Sur la photo ci dessous, on peut voir le superbe château de Miolans en haut du piton rocheux.
Avec une météo favorable, ça ressemble à ça… Le site est un bourrelet rocheux (550 m) surplombant la Combe de Savoie, à plus de 200 m.
Là encore, des petites départementales en travaux m’obligent à des détours de plusieurs dizaines de kilomètres… Mais qu’à cela ne tienne : après tout j’ai une GS, alors en avant par les chemins agricoles, avec un œil sur le GPS pour le cap à suivre.
J’attaque maintenant la vallée de la Maurienne, parallèlement à l’autoroute qui mène à Turin et à la ligne de ferroutage qui rejoint les 2 pays. Une longue ligne droite sans charme mais qui a l’avantage de me faire arriver rapidement au pied de la montagne.
Je suis maintenant sur la route des Grandes Alpes (que j’aimerais faire dans son intégralité un jour ou l’autre !) et je commence la 1ère ascension : le télégraphe (1566 m, 12 km à 7,3% de moyenne, le Tour de France est passé 18 fois au sommet).
Le col est appelé ainsi en raison d’une tour du télégraphe de Chappe, à bras articulés, construite en 1807 au bord de la falaise. Le fort du Télégraphe à proximité du col profitait pleinement de sa position stratégique au-dessus de la vallée de la Maurienne.
Arrivé au sommet, j'entame la descente jusqu’à Valloire pour aussitôt enchainer sur la grosse difficulté de la journée : le Galibier.
Bon, grosse difficulté surtout pour les cyclistes hein !Et des cyclistes, il y en a ! Ceux que je double force mon admiration : ils doivent affronter le froid, le manque de visibilité, la pluie pénétrante. Moi dans ma tenue, avec la doublure, ma question est surtout de savoir si je mets les poignées chauffantes ou pas…
Dans les derniers kilomètres, la végétation se raréfie et les paysages me font penser à l’Ecosse (la météo aussi…)
En été, il arrive qu’il y ait encore quelques congères de neige sur les côtés de la route. Certains passages paraissent proches de 10 %, notamment au passage des granges du Galibier ou sur certains lacets des ultimes kilomètres. À 1 km de l’arrivée, on arrive devant le tunnel du Galibier, à 2 556 m et on passe devant une auberge que l’on voit bien bien sur la photo si dessous.
Moi je l’ai vu comme ça…
En 1886, l’armée perce un tunnel juste avant le sommet, à 2556 mètres d’altitude. Il sera utilisé pendant 90 ans. Le tunnel est emprunté par les cyclistes du tour de France, économisant les efforts du dernier kilomètre très difficile rejoignant le sommet.
« Le tunnel aurait dû être ouvert beaucoup plus bas. Celà nous aurait évité un martyre ! » (Emile Georget,10 juillet 1911)En 1976, le tunnel est fermé du fait de risques d’effondrement. La route menant au sommet est alors élargie et permet le franchissement du tunnel aux seules voitures. Le tunnel sera réouvert au printemps 2002. Le tunnel actuel mesure 370 mètres de long sur 4 de large. La circulation dans le tunnel se fait de manière alternée. Les cyclistes ne peuvent pas l’emprunter.
Le col du Galibier a été franchi au total à 59 reprises par le Tour de France, ce qui en fait le col alpestre le plus souvent emprunté par l’épreuve.
Pour aller au sommet, il ne faut donc pas emprunter le tunnel mais prendre la route à gauche avec un dernier km à 8,6 % de moyenne. On arrive ainsi à 2 642 m d’altitude. De là le spectacle est, parait-il, magnifique !
Mais pas en ce dimanche 4 septembre…
Au niveau du tunnel, j’ai décidé de mettre la combinaison et les sur-gants pour la descente. Même si mon ensemble est relativement étanche, la doublure imperméable n’empêche pas le tissu de se gorger d’eau. J’anticipe déjà sur le lendemain matin et je ne voudrais pas repartir avec des vêtements mouillés…
La descente se fait au ralenti : on ne voit rien avec cette purée de pois. La route en épingles, la chaussée ruisselante : tout impose l’extrême prudence ! Même les autres motards restent sagement derrière moi, c’est dire…
A l’approche de Briançon, le ciel redevient plus clément. Et même si ce n’est pas génial, au moins, il ne pleut plus.
À 1 326 mètres d’altitude, Briançon est la plus haute ville de France. C’est également l’une des villes les plus ensoleillées de France avec un ensoleillement de 300 jours par an ! (Pas de bol pour moi…)
Je passe au pied de la forteresse de Mont-Dauphin : Louis XIV ayant pris conscience de la faiblesse de la frontière des Alpes, chargea Vauban de la fortifier. Celui-ci renforcera Briançon et Château-Queyras et créera de toutes pièces un camp retranché.
J’arrive à Guillestre, à 35 km au sud de Briançon, vers 16h00. C’est ici que j’ai prévu du passer la nuit, à l’Auberge de Jeunesse. Je suis très en avance sur le programme initial mais les conditions climatiques ont fait que je ne me suis pas arrêté aussi souvent que je l’avais envisagé…
Vue de Guillestre depuis le mont Cugule |
Je vais attendre sagement l’ouverture de l’AJ. C’est normalement ma seule nuit payante. J’ai prévu un logement "chez l’habitant" pour tous les autres soirs (copains ou membres du forum). Cette AJ est vraiment très chouette : super accueil. On me donne même une chambre de 4 pour moi tout seul, avec WC et douche à l’intérieur. Ce n’est pas du super grand luxe mais c’est exactement ce qu’il me faut. Je décide d’y prendre le diner (entrée + lapin chasseur + mousse au chocolat) et tout ça pour 30 € la 1/2 pension !
Au diner, je rentre en grande conversion avec un couple de cyclistes allemands d’une trentaine d’années qui font étape à l’AJ comme moi. Ils descendent de Genève à Nice en 10 jours en suivant un itinéraire proche du mien. Chapeau ! Ils reprendront ensuite l’avion avec leurs vélos dans la soute jusqu’à Munich.
La soirée passe très vite avec eux : une rencontre vraiment sympa ! Bon, on ne va pas se coucher trop tard non plus… Nous avons tous une grosse journée demain !
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