On dirait le Sud - Sept 2011 (4/7)


Je quitte Trans en Provence vers 9h00. Francis est déjà parti au travail. Ce jeune retraité de la défense a repris du service en tant que consultant. C’est donc Martine qui me souhaite bonne route.
Direction Sainte Maxime. J’arrive le long de la grande bleue et là, surprise : nous sommes mardi, en septembre, les enfants sont à l’école et pourtant la route vers St Trop est noire de monde.
Pour faire les 16 kilomètres qui séparent les 2 villes, je mettrai presque 3/4 h alors que j’arrive à doubler les voitures par saut de puces. La largeur d’Ursula et de ses valises m’empêche d’aller aussi vite que le flot de scooters qui dépassent sans visibilité… Je pense qu’une voiture aura mis 2,5h pour faire ce trajet ce matin. Renseignement pris, il n’est pas rare de mettre 4h en plein été ! Pour tout dire, sans moto ce matin, j’aurais renoncé.
J’arrive finalement dans ce fameux "petit" port. Je cherche un endroit sécurisé pour garer la GS. J’ai envie de me balader à pied sans flipper pour le chargement et sans me charger. Je demande aux policiers municipaux s’ils connaissent un endroit approprié et ils me proposent de me garer dans la cour du commissariat. Cool.
Je me retrouve sur le port essentiellement arpenté par des séniors en goguette. Discussion sympa avec de récents retraités de Belfort, visiblement contents de cette période de leur vie après des décennies de labeur. Moi j’ai décidé d’en profiter sans attendre, ce qui est pris est pris…
Avant de repartir, je fais un petit tour sur le port en moto. C’est puéril mais bon, j’assume : c’est pas tous les jours…
Je pars en direction du cap Camarat. Je voulais repasser au milieu de ces vignes où j’avais fait les vendanges en 1992. Même si j’en garde un bon souvenir, je dois dire que la version 2011 a ma préférence !
Le phare de Camarat est l’un des plus hauts de France par rapport au niveau de la mer (130 m) et a une portée lumineuse de 60 km.
C’est dommage, le sommet du Cap Camarat n’offre aucune vue mais seulement des départs pour des sentiers pédestres. Toute l’enceinte du phare est clôturée : demi-tour…
En redescendant, les plages célèbres se dévoilent : Tahiti, Pampelonne, Escalet…
Il fait vraiment chaud maintenant et après la visite de St Trop, j’ai envie de me retrouver tout seul (ou presque) sur une plage, sans trop m’éloigner d’Ursula.
C’est à Cavalaire que je trouve "the right place". La plage n’est pas, à proprement parlé, déserte mais c’est raisonnable. Les plagistes sont encore présents et bouchent la vue avec les bordures de leurs emplacements. En me retournant, le front de mer n’est pas terrible non plus… Là encore j’imagine ce que ça peut être en juillet-août, serviette contre serviette… J’apprécie de plus en plus cette semaine de septembre !
En repartant, je retrouve Ursula en pleine discussion (pfff, les filles…) avec une vénérable grand mère. Elles doivent certainement parler de voyages si l’on en croit la plaque d’immatriculation. Bon je suppose qu’elle n’a pas dû descendre par elle même depuis si loin, à moins qu’elle ne prenne sa retraite au soleil, comme beaucoup ici.
Je repars avec la peau asséchée par le sel et le soleil, il n’y avait pas de douche sur la plage. Tant pis, ça attendra ce soir.
La route continue de longer la mer. A l’heure du déjeuner, la route est déserte : je me balance de virage en virage sous les pins, accompagné par le champs des cigales. Au loin apparaissent les îles du Levant et de de Port Cros.
Au Lavandou, je bifurque sur la D41 pour rejoindre le col du Babaou (414 m). Je suis dans le massif des Maures. Je m’élève rapidement et les vues sur la méditerranée valent vraiment le coup d’œil. J’avais repéré cette route tortueuse sur Mapsource et je l’avais intégrée au parcours sans savoir ce que j’allais découvrir : bonne pioche !
Après le col, en toute logique, la mer a disparu et je me retrouve maintenant dans des paysages dignes des récits de Pagnol, alternant guarrigue, forêts de chênes et de pins.
Arrivée à la hauteur de Solliès, le tracé m’emmène prendre une route forestière. Mais en arrivant, un panneau m’indique qu’elle est fermée du 15 juin au 15 septembre en raison des risques d’incendie. Nous sommes le 6… que faire ? Je reste devant la barrière (levée) à peser le pour et le contre :
  • tu ne connais pas l’état de la route (de la piste ?), si tu tombes, si tu tombes en panne…
  • la route a l’air bien sympa quand même…
  • oui mais globalement, je suis un bon citoyen, respectueux des lois…
  • oui mais j’ai pas envie de faire 1/2 tour…
  • et si tu te prends le PV du siècle ?
  • Bon allez, on ne vit qu’une fois !
Et c’est parti pour 18 km dans le massif des Maures absolument seul. Debout sur les repose-pieds pour mieux appréhender les pièges (des gros cailloux jonchent les bas côtés), je roule en 2nde une bonne partie du trajet.
Je retrouve finalement la route et avant l’arrivée sur Aubagne, je longe le circuit Paul Ricard (1909-1997), qui voulut créer un évènement d’ampleur internationale dans la région, sur le vaste domaine de 1 000 hectares qu’il possédait sur le Plateau du Castellet.

Il commença par construire un aérodrome en 1962 pour ses affaires et pour desservir l’ouest-varois.
Puis l’idée vint alors de créer un circuit automobile et le dessin du tracé fut confié à des spécialistes sur consultation de pilotes de renom.
En 300 jours fut ainsi créée une piste de 5,810 km. Le circuit devint alors pour l’époque la référence en matière de tracé, mais aussi et surtout en matière de sécurité.





Le reste du trajet jusqu’à Marseille n’est pas terrible. Après plus de 200 km de petites routes désertiques où je musardais, je me concentre sur ces 4 voies, au milieu d’un intense trafic.

Me voilà maintenant sur le vieux port de la citée phocéenne. Ce n’est que la 2e fois que je viens ici. Le GPS est vraiment une superbe invention ! C’est particulièrement vrai dans les villes, avec une circulation, comment dire… bordélique…

A la sortie du tunnel qui passe sous une partie du port, je me retrouve face à la Cathédrale Sainte-Marie-Majeure qui évoque l’Orient par son style romano-byzantin.
C’est la Cathédrale de Marseille. Elle a été construite dans la seconde moitié du xixe siècle, entre 1852 et 1893.

La cathédrale Sainte Marie Majeure, seule église de cette ampleur construite en France au xixe siècle, a été conçue en référence aux origines de la ville, fondée par des Grecs de Phocéeen en 600 av. J.-C., et à son statut de “Porte de l’Orient”, conféré par son activité portuaire, alors en plein essor.
Son architecture et sa décoration intérieure, en marbre et porphyre, lui donnent un aspect particulier pour un édifice religieux. Les Marseillais la surnomment d’ailleurs le "pyjama".
Elle se dresse sur une esplanade entre le Vieux-Port et le « nouveau » port de commerce.
L’environnement n’est vraiment pas génial, mais ça va changer : les travaux entrepris dans le cadre du Projet Euroméditerranée visent à la remettre en valeur. Grâce à la liaison souterraine depuis le tunnel Prado-Carénage jusqu’à l’autoroute du littoral, la circulation de transit sera supprimée en surface et permettra de créer une esplanade.

Je retrouve Marie avec grand plaisir chez elle, dans le quartier populaire de l’Estaque. Ursula dormira à l’abris, dans un garage prêté. Pour la remercier de son hospitalité et pour fêter nos retrouvailles, je l’invite au restau.

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