On dirait le Sud - Sept 2011 (3/7)
Après une nuit réparatrice, je descend au petit déj. dans le réfectoire de l’AJ. J’y retrouve le couple d’Allemands à vélo et on discute de notre étape respective.
La (trés) bonne nouvelle, c’est que le beau temps est revenu et que la journée se présente sous les meilleurs auspices ! Avant de m’élancer dans le col de Vars, je dois refaire le plein. Et dans les premiers kilomètres de l’ascension, je double les 2 allemands. Petit coup de klaxon : bon courage pour la suite !
La montée du col de Vars est super agréable, la route qui part de Guillestre offre des superbes points de vue et la vallée s’éloigne un peu plus à chaque lacet.
Nous sommes lundi, et s’il y avait un peu de circulation ces 2 derniers jours, les petites routes de montagne sont désertes en ce premier jour de semaine.
Le col atteint 2 108 mètres d’altitude et a été ouvert en 1890. Situé à la limite entre les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, il fait communiquer la vallée de l’Ubaye avec le Queyras et l’Embrunais.
Je redescend maintenant dans la vallée de l’Ubaye. Plusieurs motards anglais en GS et RT m’ont accompagné du sommet jusqu’en bas. On se sépare à la bifurcation vers Jausiers où je veux prendre un café avant d’attaquer le col de la Bonette.
En 2007, avec ma VStrom, j’y étais déjà passé et j’en avais gardé un superbe souvenir. Je compte remettre le couvert aujourd’hui !
Il existe de nombreuses controverses sur le fait que ce soit ou non la route la plus haute d’Europe : Le col de la Bonette culmine à 2 715 m, il existe donc trois cols routiers alpins dont les altitudes sont supérieures à celui-ci : les cols de l’Iseran (2 764 m), du Stelvio (2 757 m) et Agnel (2 744 m). En revanche, depuis le col, une route permet de faire le tour de la cime de la Bonette (2 860 m). Cette route est appelée (improprement car ce n’est pas un col) col de la Cime de la Bonette et son point culminant atteint 2 802 m, ce qui en fait la route goudronnée la plus haute de France.
Mais bon, en partant à l’assaut du sommet, je suis tout prêt à croire le chauvinisme des panneaux !
La route est un vrai billard, je suis partagé entre l’idée d’enrouler les pif-paf et la volonté de faire durer le plaisir. Choix cornélien s’il en est ! Ah les affres du motard…
Une anecdote en passant :

Je vous glisse quelques photos prises tout au long de la montée. Chuuut, je me tais, c’est tellement beau…
Ça y est j’y suis : petite photo au sommet grâce à des voisins allemands :
Malgré le vent relativement fort, je me sens bien, arrivé sans encombre à l’un de mes premiers objectifs. Je resterai presque 1h au sommet.
La route est classée route impériale le 18 août 1860 par l’empereur Napoléon III. En commançant la descente, je jète un coup d’œil en arrière. Le sommet a un aspect lunaire avec cette absence totale de végétation. A 2800 m, tout est minéral.
Si je suis resté aussi longtemps au sommet, c’est que, pour moi, La Bonette marque une coupure. Depuis 2 jours, je suis dans des paysages de moyennes ou de hautes montagnes. A partir de maintenant, je vais rapidement rejoindre la mediterranée. En moins de 2 heures, je serai à Nice.
Sur les deux versants subsistent les ruines de différents ensembles militaires appartenant à la ligne Maginot des Alpes, qui témoignent des tensions passées entre la France et l’Italie. Le camp des Fourches a ainsi été occupé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
L’ensemble est constitué de vingt-six petits bâtiments. On y a ajouté par la suite la recette supérieure d’un téléphérique ainsi qu’un poste de commandement doté d’un mess pour les officiers et d’un poste de télégraphie optique à l’étage. Ces chalets servaient principalement de logement et pouvaient accueillir un bataillon de chasseurs alpins à quatre compagnies de 150 hommes qui vivaient en quasi-autarcie. Le camp était en effet équipé de cuisines, de magasins, de sanitaires et d’un four à pain. Le téléphérique, construit dans les années trente, qui reliait le hameau du Pra, permettait d’assurer le ravitaillement ou l’évacuation des blessés. Des écuries permettaient enfin d’abriter les mulets. Le camp était occupé en permanence, mais pendant l’hiver il n’y avait qu’un effectif réduit chargé d’assurer le gardiennage ; la circulation entre les chalets se faisait sous la neige dans des galeries en planche.

La descente est vraiment exceptionnelle : le paysage est aussi magique en regardant vers la vallée qu’en levant la tête pour dire au revoir au sommet. Des lignes droites de quelques centaines de mètres permettent d’en profiter pleinement avant de tourner à 180° pour un nouveau panorama.
J’en ai rêvé, la DDE l’a fait…
En arrivant à St Etienne de Tinée, je décide de m’octroyer un petit encas. Une terrasse me tend les bras : la pizza arrive, monstrueuse ! La verre de bière vous donne une idée de la taille de la "chose" ! Pour tout dire, je n’arriverai pas à la fin…
Quelques kilomètres après cette halte réparatrice, je suis obligé d’enlever les doublures. Le thermomètre a dû prendre 10° par rapport au sommet. Pas de doute, je suis bien dans le sud. Le trajet jusqu’à Nice est plutôt pas mal, alternant tunnels et gorges.
Et puis c’est l’arrivée sur Nice. A Cagnes-sur-Mer, à un croisement, un panneau m’indique le front de mer. Le lorrain que je suis ne peut résister trop longtemps à l’appel d’un coca en terrasse.
La sortie de la ville est plutôt galère et particulièrement longue. Je n’ai plus l’habitude des bouchons et la largeur des valises ne facilitent pas les manœuvres de dépassement, ajouté à cela la chaleur (33°) et vous comprendrez mon plaisir de retrouvez la route de Grasse. Malheureusement, je n’ai pas remarqué que le câble d’alimentation de la caméra a un faux contact et je n’ai aucune image jusqu’à Trans en Provence.
Bon je vais piocher sur le net (pas bien !!!) pour illustrer la fin de la journée.
Je prends une partie de la "route du mimosa" qui va de Grasse à Bormes-les-Mimosas et qui me fait passer par le lac de Saint Cassien.

![]() |
Carpe de 32 kg et de 101 cm prise à St Cassien en 2005 |
À l’origine, la retenue de Saint-Cassien devait suppléer les insuffisances de celle de Malpasset, et garantir l’alimentation en eau des cités du sud-est du Var et de l’extrême sud-ouest des Alpes-Maritimes. L’eau du lac de St-Cassien est très trouble en surface, et très froide et sans oxygène ni faune ni flore après 10 mètres de fond. La faune y est riche en poissons, en oiseaux sédentaires ou migrateurs, en écrevisses, en coquillages, en batraciens, en insectes (cigales), en poissons : le lac de Saint-Cassien est devenu un haut-lieu de la pèche à la carpe, tandis que de très gros silures viennent à l’affût se cacher à l’ombre des vestiges romains engloutis.
J’arrive à Trans-en-Provence vers 19h00 chez Francis et Martine (du forum GS) qui vont m’heberger sur le principe du couch-surfing. Même s’ils ne roulent pas encore en GS, Francis louche sérieusement sur ce modèle. Motards depuis bien longtemps, et tout deux militaires à la retraite, ils me parlent de leurs nombreuses rencontres et virées motocyclistes dans la région. Après de très nombreuses mutations (comme l’exige leur statut), ils se sont posés dans ce petit coin de Provence pour leur retraite (veinards !)
Je suis vraiment gâté, ils m’ont préparé une superbe chambre avec douche et climatisation !
Commentaires
Enregistrer un commentaire